Vancouvéroise de naissance, Elena Argento a vu de ses propres yeux les effets de la pauvreté, de la consommation de drogues et du travail du sexe, en particulier dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver. Cette réalité l’a poussée à étudier les taux élevés de VIH et d’ITS chez les travailleurs du sexe et leur clientèle.
En décembre 2014, un projet de loi (C-36) qui érige en crime l’achat et la publicité de services sexuels a été mis en œuvre au Canada; cependant, la vente de services sexuels demeure légale. Mme Argento envisage d’étudier la vulnérabilité sociale vécue par les travailleurs du sexe à la lumière de ces nouvelles lois et politiques fondées sur l’application de la loi. En ayant à l’esprit la santé des travailleurs du sexe de Vancouver et de leur clientèle, elle s’interrogera sur les risques élevés de transmission du VIH/ITS, et notamment sur les modes de consommation des drogues, la violence, l’utilisation du préservatif et l’accès aux soins. Elle espère que ses recherches pourront jeter un jour nouveau sur des situations similaires rencontrées par les travailleurs du sexe à l’échelle mondiale. Mme Argento a pour objectif de réduire les inégalités et les violations des droits de la personne au sein des populations marginalisées.
« En plus de mes recherches, mon objectif est de faire comprendre l’urgence de ces questions au grand public et aux décideurs. »
L’UBC était l’endroit idéal pour Mme Argento, qui occupait déjà un poste d’assistante à la recherche dans le cadre de l’initiative sur le genre et la santé sexuelle au Centre d’excellence sur le VIH-SIDA de la Colombie-Britannique. Le mentorat et le soutien exceptionnels qu’elle reçoit de ce centre et de l’UBC l’ont convaincue de demeurer à Vancouver.
En dehors de ses études et de son travail, Mme Argento aime courir et faire de la randonnée dans la belle nature de la Colombie-Britannique. En tant que lauréate Killam, elle s’apprête à braquer les projecteurs sur les inégalités qui existent en matière de santé au sien des populations marginalisées. Son objectif ultime est de favoriser des échanges constructifs avec les décideurs politiques pour les inciter à prendre des décisions fondées sur des données probantes touchant la santé et le travail du sexe au Canada.