Notre quotidien est de plus en plus imprégné d’objets et d’appareils comportant des éléments informatiques, certains plus évidents, par exemple les haut-parleurs intelligents (notamment, Echo d’Amazon) et certains moins évidents, comme les réveille-matin. Parce qu’ils vont au-delà de l’image et de la sensation d’un objet, les concepteurs d’interactions suivent un processus qui envisage et définit la façon dont un objet réagit quand les gens interagissent avec lui. À l’heure actuelle, les outils de prototypage offerts appuient les transitions fonctionnant sur la base d’états très fondamentaux, exigeant ainsi que les concepteurs aient de la formation supplémentaire en fabrication de circuits et en attribution de formes, lesquelles nécessitent une expertise approfondie et beaucoup de temps.
La recherche de David a pour but d’autonomiser les concepteurs d’interactions pour que ces derniers puissent rapidement prototyper et tester leurs idées sans qu’il ne soit nécessaire pour eux de savoir programmer. Il crée des outils de prototypage qui permettent l’usage de capteurs et d’extrants intégrés dans les appareils mobiles, par exemple des téléphones ou des montres, plutôt que des circuits personnalisés, pour prototyper des objets intelligents. Les concepteurs peuvent ainsi temporairement intégrer ces appareils dans des formes fabriquées (p. ex., au moyen d’un carton ou d’une imprimante 3D) pour susciter des comportements interactifs. Les outils de David appuient l’exploration, l’itération et les mises au point de comportements interactifs (p. ex., les animations), et génèrent automatiquement des modèles imprimables en 3D pour intégrer le téléphone et exposer les intrants et les extrants pertinents.
Qui ou quoi vous a incité à étudier cette discipline?
David a commencé à travailler avec Interactions Lab (iLab) avec Saul Greenberg, Ph. D., à titre de chercheur de premier cycle. Il a été inspiré par la recherche que tous les étudiants de l’iLab effectuaient et la façon dont ces derniers intégraient des idées de différentes disciplines, notamment la conception et les sciences sociales. C’est ce qui l’a encouragé à ajouter une composante créative à son travail et à faire la transition du dessin des idées à la construction d’objets que les gens finiraient par utiliser. À titre de membre de réseaux de recherche, le laboratoire a participé à de nombreux projets de collaboration à l’échelle des établissements sur le sujet de technologies multipoint. David a eu l’occasion de travailler sur plusieurs de ces projets, ce qui l’a aidé à établir une trajectoire pour sa future recherche de doctorat. L'iLab lui a également donné l’occasion de continuer de travailler aux côtés d’experts ayant des domaines de recherche complémentaires et de tirer parti de leurs compétences et de leurs expériences.
David espère que sa recherche peut aider à façonner les outils dont les concepteurs se servent pour susciter de nouveaux comportements interactifs, à la fois pour les appareils existants et les technologies intelligentes émergentes. Les concepteurs peuvent ainsi avoir une barrière d’entrée moins élevée à la création d’objets interactifs, menant à d’autres possibilités d’innovation et, bien sûr, à des produits mieux conçus. Il pense aussi qu’il peut inspirer les gens à repenser la façon dont les vieux téléphones intelligents peuvent être retransformés. Les gens mentionnent souvent qu’ils mettent de vieux appareils technologiques dans un tiroir et les oublient, ou sont préoccupés par l’effet sur l’environnement des appareils délaissés qui s’accumulent dans les sites d’enfouissement. Le fait d’utiliser les anciens téléphones intelligents aux fins de prototypage peut leur insuffler une nouvelle vie.
Pendant un stage auprès d’Autodesk Research en 2016, David a travaillé avec des gens dont la recherche pourrait mener à un produit commercial. Il a eu beaucoup de liberté et de soutien de la part de ses collègues en vue d’y présenter et mener un projet. Pendant cinq mois, ils ont travaillé ensemble à transformer les esquisses d’idées en un prototype fonctionnel qui allie la programmation visuelle et la modélisation 3D, permettant aux gens de créer des prototypes pour donner un nouvel usage à leurs téléphones. Ce projet de recherche s’est révélé opportun et pertinent à la création de l’industrie créative; deux ans plus tard, Nintendo a lancé Nintendo Labo, un jeu pour Nintendo Switch utilisant des constructions de carton autour de la tablette et des contrôleurs Switch.
Le fait d’être un lauréat Killam est un honneur qui m’indique que mon travail d’arrache-pied est reconnu et porte ses fruits, et que je suis dans la bonne direction. J’ai quitté le Venezuela il y a 12 ans pour immigrer au Canada. Les Latino-Américaines et Latino-Américains sont un groupe minoritaire tant sur le plan universitaire que technologique. J’espère encourager un plus grand nombre d’entre eux à travailler dans ces domaines et à démontrer que nous sommes en mesure de réussir et même d’exceller. Ce fait m’inspire à continuer d’enseigner et de communiquer mon savoir à d’autres pour que chaque future génération soit encore plus avancée que la précédente.