Sara cherche à déterminer si les politiques sociales peuvent influer sur la participation politique des personnes moins susceptibles d’y participer. Des recherches antérieures indiquent que les personnes nées dans le pays et mieux nanties sur le plan socioéconomique ont tendance à être plus actives sur le plan politique, même si l’étendue de leur avantage varie d’un pays à l’autre. Les politiques de multiculturalisme, comme celles mises en œuvre au Canada, favorisent-elles la participation politique des minorités immigrantes dans leur nouveau pays? Des données probantes suggèrent que la participation politique des immigrants est plus élevée au Canada, mais il existe un débat important quant à savoir si cette réalité résulte des politiques sur le multiculturalisme ou bien si elle procède plutôt du système d’immigration sélectif du Canada. En raison de notre système de points, les immigrants au Canada ont tendance à être très instruits, ce qui pourrait expliquer leur plus grand engagement politique. Les politiques sur le multiculturalisme augmentent-elles les possibilités d’engagement politique des immigrants moins instruits et plus défavorisés sur le plan socioéconomique?
Plus récemment, Sara s’est aussi interrogée sur la raison expliquant pourquoi les immigrants au Canada votent davantage pour le Parti conservateur que ne le font les personnes nées au Canada, et pourquoi le recours à une rhétorique anti-immigration du chef du Parti conservateur avant les élections de 2015 a été suivi d’une augmentation plutôt que d’une diminution du soutien des immigrants.
« L’immigration soulève de nombreuses questions intéressantes pour la science politique. Ce sujet nous oblige notamment à réfléchir à de nouveaux modèles de participation qui tiennent compte du statut de minorité. Il nous amène également à examiner dans quelle mesure l’identité ethnoraciale influence les réponses aux questions de sondage standard. Cela nous donne également l’occasion de comprendre dans quelle mesure les politiques peuvent influer sur les attitudes politiques des individus. J’espère que mes recherches contribueront à tous ces débats et qu’elles fourniront des idées empiriques et théoriques originales. »
Dans le cadre de sa maîtrise à l’Université d’Amsterdam, Sara a commencé par étudier les guerres civiles et la résolution de conflits. Toutefois, deux de ses professeurs lui ont présenté les effets du multiculturalisme néerlandais sur la participation civique des immigrants. Inspirée par leur travail, elle s’est alors concentrée sur les politiques d’immigration.
Sara a déjà un projet de livre basé sur son mémoire de maîtrise qui donnera une étude comparative des processus d’engagement politique des immigrants au Canada et aux États-Unis. Son travail s’efforce également de combiner différentes méthodes de recherche, dont un sondage original auprès d’immigrants indiens et salvadoriens à Toronto et dans la Silicon Valley, ainsi que des entrevues sur les politiques et l’histoire de la vie politique. Le département des sciences politiques de l’Université de la Colombie-Britannique était l’endroit idéal pour ses études.
« Je suis honorée de faire partie d’un groupe d’érudits aussi remarquable. Je suis consciente qu’il n’est pas possible d’accomplir de grandes choses sans en avoir les moyens, c’est pourquoi je suis reconnaissante aux fiduciaires Killam de la confiance qu’ils accordent à mes recherches. Je lui accorde une grande importance. »