Matthew Benesch – l’Université de l’Alberta
Le cancer demeure l’une des maladies les plus difficiles à traiter. Malgré tous les efforts des médecins, de nombreux patients cessent graduellement de réagir aux traitements. Résultat : les cellules cancéreuses prolifèrent, de nouvelles tumeurs apparaissent et le patient finit par succomber à la maladie. Cette résistance progressive de l’organisme aux traitements, accompagnée d’une propagation de la maladie, découle d’une surexpression des signaux contribuant à la survie et la croissance des cellules cancéreuses. En perçant le fonctionnement de ces signaux, on parviendra peut-être à les contrecarrer et à se donner plus d’outils pour le traitement du cancer. Un des signaux de survie des cellules est induit par un composé appelé autotaxine. L’autotaxine est mal régulée et voit sa production augmenter sous l’effet de nombreux traitements oncologiques, stimulant du coup la production de signaux de survie qui atténuent l’effet des traitements. On croit généralement qu’il y a surexpression de l’autotaxine à l’intérieur même des cellules cancéreuses. Or, mes recherches démontrent que l’expression de l’autotaxine s’observe surtout au niveau des cellules normales entourant les cellules cancéreuses. Les cellules normales réagissent aux dommages causés par la chimiothérapie et la radiothérapie en augmentant leur production d’autotaxine, d’abord pour se protéger elles-mêmes, puis pour réparer les dommages. En interagissant avec les cellules normales stimulant l’expression d’autotaxine qui entourent la tumeur, les cellules cancéreuses absorbent encore plus d’autotaxine assurant leur survie. Nous sommes donc en présence d’un cercle vicieux qui diminue l’efficacité des traitements. Mon but est de comprendre les interactions entre les cellules normales et les cellules cancéreuses formant une tumeur maligne. J’espère découvrir des moyens de prévenir la production d’autotaxine pour ainsi accroître l’efficacité des traitements contre le cancer.
Que signifie être lauréat du Prix Killam?
J’ai commencé mes études en médecine à l’Université de l’Alberta grâce à une bourse d’études supérieures Vanier financée par le gouvernement du Canada. Le Prix Killam reconnaît l’incidence et l’utilité de mes recherches à mesure qu’elles progressent.
Qu’en avez-vous retiré?
Les fonds provenant d’organismes comme les Fiducies Killam me permettent de me concentrer sur mes recherches et facilitent énormément mes déplacements à l’étranger, où je peux communiquer mes connaissances et recueillir de précieux enseignements auprès de collaborateurs pour approfondir mes recherches.
Pourquoi avoir choisi l’Université de l’Alberta?
J’ai choisi l’Université de l’Alberta afin de pouvoir travailler avec certains des meilleurs spécialistes dans mon domaine. Des cliniciens et des spécialistes des sciences fondamentales y supervisent mon travail, ce qui permet de vérifier rapidement sur des patients certaines de mes constatations et de procéder éventuellement à des essais cliniques.